23 juillet 09:36

Opinions
Foto Inscop.ro
De très bons amis, ainsi que des non-amis, me parlent toujours des années 70 du régime de Ceaușescu, décrites comme une sorte de paradis sur terre, la référence par laquelle le régime communiste devrait être jugé en termes de niveau de vie.
D'après ce que j'ai lu, d'après ce que j'ai entendu, il est certain que dans les années 70, on vivait beaucoup mieux que dans les années 60 et infiniment mieux que dans les années 80, lorsqu'une nation entière (à quelques exceptions nomenklaturistes près) était forcée de mourir de faim dans l'obscurité et le froid.
Ce que l'on ne dit pas, c'est que le paradis communiste sur terre des années 70 est né sur.... de dettes. Avec le travail des Roumains, mais avec l'argent des capitalistes. Plus précisément, avec des prêts massifs de l'Occident, des capitalistes, du FMI, de la Banque mondiale. Oui, oui, vous avez bien entendu.... Une grande partie de l'industrie communiste (insuffisamment adaptée aux besoins commerciaux et aux rigueurs technologiques de l'époque) n'a pu être construite qu'avec des prêts capitalistes de l'occulte mondial dirigé par le FMI. En conséquence, dans les années 1970, la dette extérieure de la Roumanie a été multipliée par 20. Ce qui a suivi, c'est-à-dire la famine des années 1980 pour payer la facture, trop de Roumains ne semblent malheureusement pas s'en souvenir. Certaines similitudes avec des situations plus contemporaines sont purement fortuites...
Par souci de conformité, je laisse ci-dessous une citation d'une interview donnée en mars 2013 au quotidien Gândul par Florea Dumitreescu, ancienne ministre des finances de la Roumanie communiste dans les années 1970 et ancienne gouverneure de la BNR dans les années 1980.
Florea Dumitrescu a été le premier ministre des finances d'un pays socialiste membre de la CAE à signer des accords avec le Fonds monétaire international et la Banque mondiale.
Et maintenant, la citation de Gândul, tirée de l'article publié le 9 mars 2013.
"Avec des pas timides, les autorités de Bucarest ont commencé à recueillir des informations dans la presse et à travers les ambassades sur la façon dont les deux institutions (c'est-à-dire le FMI et la Banque mondiale) travaillaient, les aspects techniques d'une collaboration potentielle étant peu connus à l'époque. Bien que les informations aient été fournies sous un "embargo du secret", M. Dumitrescu pense que les autorités moscovites ont commencé à soupçonner les intentions de la Roumanie, d'autant plus que "leur espionnage faisait son travail", affirme l'ancien fonctionnaire. Après d'intenses négociations qui ont duré plus de deux ans et dans le contexte de la position hostile de Moscou, qui se reflétait également dans les critiques fréquentes des fonctionnaires soviétiques de bas rang en visite en Roumanie, le 20 août 1975, la Roumanie a envoyé au FMI sa première lettre d'intention en vue de conclure un accord avec le Fonds. Le document soulignait que la Roumanie était engagée dans un programme de promotion d'une croissance économique rapide afin de rapprocher le niveau de vie de sa population de celui des pays les plus industrialisés (...).
En 1972, lorsque la Roumanie a pris la décision de devenir membre du FMI et de la BM, le ministre des Finances a assisté, comme il était d'usage à l'époque, à une réunion du comité financier du CAER, déterminé et mandaté pour annoncer le plan de la Roumanie à ses homologues du bloc socialiste. (...)
Il est alors abordé par deux collègues qui veulent aussi savoir ce que fait la Roumanie dans ses relations avec le Fonds. "Ne faites pas de programme, nous nous verrons dans l'après-midi. Florea, dis-moi ce que tu as fait, les premiers pas, comment tu as osé faire ça. Monsieur, dit (le ministre polonais), vous avez fait un grand pas, dit-il. Nous en avons besoin aussi", se souvient M. Dumitrescu. Le 15 décembre 1972, la Roumanie est devenue membre du FMI, payant sa quote-part en or. "Je pense que notre quote-part s'élevait à environ 40-42 tonnes. En moyenne, la Roumanie avait toujours plus ou moins 100 tonnes d'or en réserve, provenant de la production nationale, d'achats sur le marché, mais surtout de la production nationale accumulée", a déclaré l'ancien ministre des finances.
D'après ce que j'ai lu, d'après ce que j'ai entendu, il est certain que dans les années 70, on vivait beaucoup mieux que dans les années 60 et infiniment mieux que dans les années 80, lorsqu'une nation entière (à quelques exceptions nomenklaturistes près) était forcée de mourir de faim dans l'obscurité et le froid.
Ce que l'on ne dit pas, c'est que le paradis communiste sur terre des années 70 est né sur.... de dettes. Avec le travail des Roumains, mais avec l'argent des capitalistes. Plus précisément, avec des prêts massifs de l'Occident, des capitalistes, du FMI, de la Banque mondiale. Oui, oui, vous avez bien entendu.... Une grande partie de l'industrie communiste (insuffisamment adaptée aux besoins commerciaux et aux rigueurs technologiques de l'époque) n'a pu être construite qu'avec des prêts capitalistes de l'occulte mondial dirigé par le FMI. En conséquence, dans les années 1970, la dette extérieure de la Roumanie a été multipliée par 20. Ce qui a suivi, c'est-à-dire la famine des années 1980 pour payer la facture, trop de Roumains ne semblent malheureusement pas s'en souvenir. Certaines similitudes avec des situations plus contemporaines sont purement fortuites...
Par souci de conformité, je laisse ci-dessous une citation d'une interview donnée en mars 2013 au quotidien Gândul par Florea Dumitreescu, ancienne ministre des finances de la Roumanie communiste dans les années 1970 et ancienne gouverneure de la BNR dans les années 1980.
Florea Dumitrescu a été le premier ministre des finances d'un pays socialiste membre de la CAE à signer des accords avec le Fonds monétaire international et la Banque mondiale.
Et maintenant, la citation de Gândul, tirée de l'article publié le 9 mars 2013.
"Avec des pas timides, les autorités de Bucarest ont commencé à recueillir des informations dans la presse et à travers les ambassades sur la façon dont les deux institutions (c'est-à-dire le FMI et la Banque mondiale) travaillaient, les aspects techniques d'une collaboration potentielle étant peu connus à l'époque. Bien que les informations aient été fournies sous un "embargo du secret", M. Dumitrescu pense que les autorités moscovites ont commencé à soupçonner les intentions de la Roumanie, d'autant plus que "leur espionnage faisait son travail", affirme l'ancien fonctionnaire. Après d'intenses négociations qui ont duré plus de deux ans et dans le contexte de la position hostile de Moscou, qui se reflétait également dans les critiques fréquentes des fonctionnaires soviétiques de bas rang en visite en Roumanie, le 20 août 1975, la Roumanie a envoyé au FMI sa première lettre d'intention en vue de conclure un accord avec le Fonds. Le document soulignait que la Roumanie était engagée dans un programme de promotion d'une croissance économique rapide afin de rapprocher le niveau de vie de sa population de celui des pays les plus industrialisés (...).
En 1972, lorsque la Roumanie a pris la décision de devenir membre du FMI et de la BM, le ministre des Finances a assisté, comme il était d'usage à l'époque, à une réunion du comité financier du CAER, déterminé et mandaté pour annoncer le plan de la Roumanie à ses homologues du bloc socialiste. (...)
Il est alors abordé par deux collègues qui veulent aussi savoir ce que fait la Roumanie dans ses relations avec le Fonds. "Ne faites pas de programme, nous nous verrons dans l'après-midi. Florea, dis-moi ce que tu as fait, les premiers pas, comment tu as osé faire ça. Monsieur, dit (le ministre polonais), vous avez fait un grand pas, dit-il. Nous en avons besoin aussi", se souvient M. Dumitrescu. Le 15 décembre 1972, la Roumanie est devenue membre du FMI, payant sa quote-part en or. "Je pense que notre quote-part s'élevait à environ 40-42 tonnes. En moyenne, la Roumanie avait toujours plus ou moins 100 tonnes d'or en réserve, provenant de la production nationale, d'achats sur le marché, mais surtout de la production nationale accumulée", a déclaré l'ancien ministre des finances.