Chapitre 3 : Valeurs dans la société roumaine. L'interventionnisme économique et le conservatisme culturel
Selon BAROMÈTRE Informat.ro – INSCOP Research, édition III, réalisée entre le 1er et le 9 septembre 2025, 6 Roumains sur 10 estiment que l'État devrait intervenir davantage dans l'économie.
BAROMÈTRE Informat.ro – INSCOP Research est un sondage d'opinion mensuel réalisé par INSCOP Research à la demande de la plateforme d'actualités Informat.ro en partenariat avec le think-tank Strategic Thinking Group.
BAROMÈTRE Informat.ro – INSCOP Research vise à attirer l'attention du public sur des sujets d'intérêt afin de stimuler des conversations nationales sur divers sujets et politiques publiques essentielles pour le présent et l'avenir de la Roumanie, en se basant sur l'opinion des Roumains en partenariat avec des centres de réflexion et des institutions académiques de renom. C'est une démarche par laquelle nous visons à contribuer à la consolidation de la démocratie par l'utilisation d'outils scientifiques et crédibles qui mettent en avant la voix des citoyens dans le débat public.
Méthodologie : Les données ont été collectées entre le 1er et le 9 septembre 2025. Méthode de recherche : entretien par questionnaire. Les données ont été collectées par la méthode CATI (entretiens téléphoniques), le volume de l'échantillon simple, stratifié étant de 1103 personnes, représentatif des catégories socio-démographiques significatives (sexe, âge, profession) pour la population non institutionnalisée de Roumanie, âgée de 18 ans et plus. L'erreur maximale admise des données est de ± 2,95 %, avec un degré de confiance de 95 %.
La présentation graphique des données est disponible ici : Valeurs dans la société roumaine. L'interventionnisme économique et le conservatisme culturel
Remus Ștefureac – directeur INSCOP Research : "Le Baromètre Informat.ro-INSCOP montre qu'une grande partie de la société roumaine (environ 60 %) adhère à des valeurs hybrides, un mélange entre l'interventionnisme économique et le conservatisme culturel qui combine les réflexes de la gauche traditionnelle (qui hyperbolise le rôle de l'État dans l'économie) et les réflexes de la droite traditionnelle (qui met l'accent sur les traditions et les valeurs nationales). Ces options de la population peuvent expliquer en partie l'adhésion à des représentations politiques spécifiques au populisme conservateur. 61,3 % des Roumains estiment que l'État devrait intervenir davantage dans l'économie, tandis que seulement 33 % soutiennent le marché libre avec des interventions minimales, et 58,3 % des répondants choisissent la tradition et la préservation des valeurs nationales, comparativement à 36,7 % qui préfèrent le progrès et l'adaptation aux changements modernes. Bien que nous soyons au sommet d'un cycle où l'accumulation et le développement économique de la Roumanie sont massifs par rapport à la situation de paupérisation générale d'il y a 20 ou 30 ans, la distribution inégale de la richesse, le sentiment d'insécurité sociale, les crises économiques, l'inflation, les diverses tendances idéologiques mondiales, exacerbées par la guerre informationnelle, alimentent une culture économique où la sécurité sociale et la redistribution sont perçues comme des priorités par rapport à l'efficacité du marché. Ces perceptions sont encore plus intenses parmi les jeunes (18-29 ans), les plus attachés à l'idée que l'État devrait intervenir davantage dans l'économie. Cependant, la proportion d'un tiers de la population pro-marché libre indique l'existence d'une base consistante pour des politiques de libéralisation, surtout dans certains segments socio-démographiques. En ce qui concerne le conservatisme culturel, les données de profil montrent que les jeunes (18-29 ans) et les personnes ayant une éducation supérieure s'orientent massivement vers le progrès et la modernisation, tandis que les groupes plus âgés et le milieu rural privilégient la tradition. Les données du Baromètre Informat.ro-INSCOP montrent une polarisation générationnelle et éducative qui peut se traduire par des clivages politiques et culturels à moyen terme. Ces options suggèrent une orientation vers la sécurité et la stabilité, plutôt que vers le risque et le changement. Sur le plan politique, elles créent, apparemment, un terrain fertile pour des partis ou des leaders qui promettent protection sociale et identité nationale. Cependant, près de 4 Roumains sur 10 mettent l'accent sur le progrès et la modernisation. Le fait qu'ils se retrouvent particulièrement parmi les jeunes, les habitants des grandes villes et la population ayant une éducation supérieure montre qu'à long terme, la société roumaine pourrait évoluer vers plus d'ouverture et de modernisation, même si actuellement dominent les réflexes conservateurs. Ce sujet a de profondes implications pour l'avenir de la Roumanie et nécessite des recherches approfondies."
État vs. Marché libre en économie
61,3 % des Roumains estiment qu'en général, l'État devrait intervenir davantage dans l'économie. À l'opposé, 33 % pensent que le marché libre devrait être le moins réglementé possible, sans trop d'interventions de l'État. 5,1 % ne savent pas, et 0,6 % ne répondent pas.
Partagent l'opinion que l'État devrait intervenir davantage dans l'économie 71 % des électeurs du PSD, 68 % des électeurs du PNL, 61 % des électeurs de l'USR et 57 % de ceux de l'AUR, respectivement 56 % des hommes et 66 % des femmes, 67 % des jeunes de moins de 30 ans, 64 % de ceux âgés de 30 à 44 ans, 54 % des personnes âgées de 45 à 59 ans et 62 % de ceux de plus de 60 ans. 58 % des personnes ayant une éducation primaire, 64 % de celles ayant une éducation secondaire, 58 % de celles ayant une éducation supérieure, 60 % des habitants de Bucarest, 60 % de ceux des villes de plus de 90 000 habitants, 70 % de ceux des petites villes et 58 % des ruraux, respectivement 72 % des employés de l'État et 60 % de ceux qui travaillent dans le privé estiment que l'État devrait intervenir davantage dans l'économie.
Estiment que le marché libre devrait être le moins réglementé possible, sans trop d'interventions de l'État 27 % des électeurs du PSD, 25 % des électeurs du PNL, 38 % des électeurs de l'USR et 37 % de ceux de l'AUR, respectivement 38 % des hommes et 28 % des femmes, 31 % des jeunes de moins de 30 ans, 30 % de ceux âgés de 30 à 44 ans, 41 % des personnes âgées de 45 à 59 ans et 29 % de ceux de plus de 60 ans. 32 % des personnes ayant une éducation primaire, 31 % de celles ayant une éducation secondaire, 39 % de celles ayant une éducation supérieure, 34 % des habitants de Bucarest, 35 % de ceux des villes de plus de 90 000 habitants, 29 % de ceux des petites villes et 33 % des ruraux, respectivement 21 % des employés de l'État et 37 % de ceux qui travaillent dans le privé estiment que le marché libre devrait être le moins réglementé possible, sans trop d'interventions de l'État.
Tradition et valeurs nationales vs. Progrès et modernisation
58,3 % des personnes interrogées estiment que la tradition et la préservation des valeurs nationales sont la valeur la plus importante pour la société roumaine, tandis que 36,7 % indiquent le progrès et l'adaptation aux changements modernes comme étant la valeur la plus importante. 4,7 % ne savent pas, et 0,3 % ne répondent pas.
Estiment que la tradition et la préservation des valeurs nationales sont plus importantes pour la société roumaine : 67 % des électeurs du PSD, 43 % des électeurs du PNL, 18 % des électeurs de l'USR et 75 % de ceux de l'AUR. Partagent cet avis 57 % des hommes et 60 % des femmes, 39 % des jeunes de moins de 30 ans, 56 % de ceux âgés de 30 à 44 ans, 63 % des personnes âgées de 45 à 59 ans et 66 % de ceux de plus de 60 ans. 71 % des personnes ayant une éducation primaire, 61 % de celles ayant une éducation secondaire, 34 % de celles ayant une éducation supérieure, 47 % des habitants de Bucarest, 49 % de ceux des villes de plus de 90 000 habitants, 62 % de ceux des petites villes et 64 % des ruraux, respectivement 68 % des employés de l'État et 52 % de ceux qui travaillent dans le privé estiment que la tradition et la préservation des valeurs nationales sont plus importantes pour la société roumaine.
Estiment que le progrès et l'adaptation aux changements modernes représentent une valeur plus importante 27 % des électeurs du PSD, 49 % des électeurs du PNL, 77 % des électeurs de l'USR et 24 % des électeurs de l'AUR. Partagent cet avis 38 % des hommes et 35 % des femmes, 60 % des jeunes de moins de 30 ans, 38 % de ceux âgés de 30 à 44 ans, 34 % des personnes âgées de 45 à 59 ans et 26 % de ceux de plus de 60 ans. 25 % des personnes ayant une éducation primaire, 33 % de celles ayant une éducation secondaire, 61 % de celles ayant une éducation supérieure, 46 % des habitants de Bucarest, 45 % de ceux des villes de plus de 90 000 habitants, 35 % de ceux des petites villes et 31 % des ruraux, respectivement 26 % des employés de l'État et 43 % de ceux qui travaillent dans le privé estiment que le progrès et l'adaptation aux changements modernes sont une valeur plus importante pour la société roumaine.