14 avril 10:13
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On a beaucoup parlé ces jours-ci de Bogdan Teodorescu - l'analyste, le professeur, le journaliste. On parle beaucoup moins du romancier Bogdan Teodorescu. Pourtant, son dernier succès est littéraire : la traduction grecque de son roman "Freedom" a été le livre de littérature étrangère le plus vendu par son éditeur en mars 2025.
"Libertate" a été publié en Roumanie il y a presque 10 ans, mais il se lit comme une chronique d'aujourd'hui. Il s'agit essentiellement d'un roman très politique, déguisé en roman policier aux irisations mondaines, avec des découpes cinématographiques et des séquences visuelles d'une précision quasi photographique.
Un roman sur la viralisation sans antidote de la désinformation, sur le deepfake narratif qui prend le contrôle de la réalité. Un avertissement sur la fragilité de la réputation et de la vérité. Ce roman semble d'actualité parce qu'il l'est.
Les critiques l'ont qualifié de "roman séduisant [...] action palpitante, suspense, personnages forts, ironie et fin inattendue" (Horia Gârbea - Luceafărul), de livre "ennuyeusement bien écrit [....] une leçon sociologique passionnante" (Emil Lungeanu - Luceafărul), "un très bon roman captivant" (Victor Cubleșan - Steaua), "étincelant [...] les chroniques de l'époque transposées en fiction par Bogdan Teodorescu se mêlent désormais à la fragilité du concept de famille" (Marius Miheț - România literară). Le roman "semble être composé de deux romans. Le premier, intime, polyphonique, féminin, le second, qui n'apparaît au lecteur qu'à la fin, caustique, impitoyable, cynique" (Nicoleta Sălcudeanu - Contemporanul), avec des scènes apparemment familières qui conduisent le lecteur vers un point culminant : "la radiographie est impitoyable, mais aussi floue, pour ne pas s'enliser dans une seule explication/interprétation ["...] La radiographie est celle de la société roumaine du troisième millénaire, mais aussi celle de notre monde charmé par la "qualité du bruit" propagée par tous les moyens de socialisation" (Irina Petraș - Apostrof).
Ce n'est pas le seul de ses romans à avoir été traduit dans d'autres langues et à avoir connu le succès sur d'autres marchés du livre. L'Épée, par exemple, a été décrit en France comme "drôle, noir, instructif, nerveux, comme une belle comédie", "fascinant", "un cocktail explosif", "une construction kaléidoscopique incroyablement bien polie", et la critique du Monde l'a qualifié de "thriller politico-médiatique captivant".
Les festivals littéraires qui l'ont invité à célébrer ses livres, en France, au Royaume-Uni et en Grèce, l'ont placé sur les mêmes scènes que certains des noms les plus marquants de la littérature d'aujourd'hui. Un événement lui sera consacré au Festival international de la fiction policière d'Athènes en mai 2025.
Pour citer un personnage de film dont Bogdan connaissait les répliques par cœur, "Non, le voyage ne s'arrête pas là. La mort n'est qu'un autre chemin".
Jusqu'à ce que nous nous retrouvions...